Comment soigner un rhume chez l'enfant
L'été touche-t-il à sa fin?
Comme pour saluer l'arrivée prochaine de l'automne, voilà un rhume qui pointe au bout du nez d'Ulysse.
Cette fois-ci, je sors la grosse artillerie.
En septembre 2005, nous étions partis en cure à la Bourboule. L'hiver précédent, César et Anaïs, les deux grands, nous avaient fait respectivement 8 et 9 otites et angines sur l'hiver. Jeanne était toujours très fragile des poumons, et tout ce petit monde faisait crise d'eczéma sur crise d'eczéma.
Nous voilà donc en Auvergne pour une double indication dermato/ORL.
Une des grandes leçon apprises là-bas, la première martelée par le spécialiste ORL, c'est qu'un nez, ça se lave. A grandes eaux. Et que c'est à peu près le seul remède. Ensuite, qu'un nez bouché, enrhumé, ça coince les sinus, les oreilles, et que toutes ces joyeusetés descendent sur les poumons.
Aucun sirop ne va déboucher un nez. Il pourra aider à "décongestionner", mais s'il n'est pas rincé régulièrement, il ne servira à rien.
Il existe trois oppositions principales au lessivage des voies nasales:
-C'est simple. Peu onéreux. Notre mémoire collective industrialisée et nos formatages culturels crient: "Si ce n'est pas compliqué, cher, chimique, lourdement transformé par la main quasi-divine de l'homme, et donc coûteux, ce ne sera pas efficace". Il faut se débarasser de ces préjugés, et ce n'est pas toujours facile!
-L'enfant a horreur de cela. Oui, et bien, si vous essayez sur vous, vous comprendrez pourquoi. C'est invasif, surprenant, désagréable. Mais si efficace et sans pareil, que c'est une des seules choses au sujet de laquelle je sois intransigeante. Les spécialistes vous diront "plusieurs fois/jour". Bon, perso, une fois le soir, et maximum 3X/jour en cas de surinfection. Ce qui fait déjà beaucoup, surtout pour un enfant qui est malade et donc, super-susceptible et super-sensible.
Je verse d'un coup sec le contenu de la flaconette (un quart reste généralement). Y compris pour le nourisson. Quelques gouttes instillées ne serviront à rien.
- Les saignements de nez. Les parois nasales, fines, hyper-vascularisées (pleines de petits vaisseaux sanguins) sont déjà fortement sensibilisées par le rhume, ces lessivages fréquents peuvent déclencher de légers saignements de nez. Il faut donc stopper immédiatement.
Avec quoi pratique-t-on cette grande lessive automno-hivernale?
Avec du sérum physiologique, en dosettes pour des raisons hygiéniques, suivies d'une vaporisation de sérum souffré type "actisouffre".
Lorsque l'écoulement nasal est léger et clair, je n'utilise que la brumisation souffrée.
On prépare des mouchoirs jetables, on assied l'enfant sur ses genoux et on tient la tête de l'enfant légèrement inclinée.
Je le fais toujours après le bain, pyjama enfilé, après le pipi du soir, la prise de sirop (s'il y en a, je donne toujours le doliprane en sirop), le lavage des dents, le massage aux huiles essentielles. De cette façon, je mets l'enfant au sein, ou je le caline dans mes bras. Généralement épuisé par le virus et les pleurs que déclenche ce lessivage de nez, il s'endort.
Le massage aux huiles essentielles.
Dans un petit flacon d'huile de jojoba (mais ce peut-être de l'huile de pépin de raisin ou de l'huile d'olive), j'ajoute une dizaine de gouttes d'huile essentielle "respiratoire" auxquelles j'ajoute un peu de ravensare.
J'avais la recette d'un mélange, mais mon livre sur les huiles essentielles est toujours enterré dans les caisses! ...je la joindrai plus tard!
Je masse le thorax et le haut du dos de l'enfant malade avec cette huile. Le geste, la texture, le parfum prégnant....Les enfants, petits et grands, adorent!
Les miens ont des peaux sensibles et n'ont jamais eu aucun problème avec ces huiles, mais je fais toujours un essai avec de nouvelles huiles: un petit peu déposées (fortement diluées dans une huile!) au creux du poignet. Cela permet à l'enfant de s'approprier l'odeur, surtout s'il n'en a pas l'habitude, et de rincer à grandes eaux facilement, si une rougeur apparaît.
Chez nous, c'est Jeanne qui est un peu plus sensible, je fais donc toujours un test sur elle, selon les moments, elle peut ne pas les supporter du tout.
Enfin, je diffuse des huiles essentieles pour désinfecter l'air.
Championne toutes catégories: l'huile essentielle de citron. J'ajoute un peu de lavande et de thym, ce parfum est vraiment très agréable!
Précautions: l'utilisation des huiles essentielles est généralement déconseillée pour les enfants. Cette utilisation est toujours délicate: les HE doivent être diluées, leur usage restreint, il ne faut jamais en verser directement dans la baignoire (ou diluées dans un corps gras et/ou savonneux).
Les HE sont très efficaces, elles peuvent donc être surdosées. Prendre particulièrement garde à l'HE d'eucalyptus qui est un neuro-toxique puissant. Pas en contact direct avec la peau et grand danger en cas d'ingestion accidentelle.
Nous avons eu une mésaventure avec Ulysse, alors qu'il avait un an et demi: je manipulais des HE et il était à côté de moi, respirant les flacons dont j'avais scrupuleusement vérifié qu'ils étaient parfaitement fermés.
Le bouchon de l'HE de citron était une pipette en caoutchouc, Ulysse l'a machouillé et la moitié du flacon a filé dans son gosier...
Panique, hurlements, pompiers. Il s'est avéré que s'agissant de citron et non d'eucalyptus, ce n'était pas vraiment dangereux (le flacon était petit) mais ce fut une dure leçon!
Enfin, l'extrait de pépin de pamplemousse. Nous allons l'essayer à plus grande échelle cette année. Vous trouverez sur le site "Le grand ménage" un article et des liens intéressant sur ce produit. J'en suis à 3X 10 gouttes/jur dans un peu de sirop. les enfants ne sont pas dérangés par le goût.
Le rhume passé, on attaquera qqch pour renforcer les défenses immunitaires!
Pour un enfant plus grand, il y a qqch qui est très efficace. ma grande, abonnée pendant plusieurs années aux angines, me prévient désormais immédiatement lorsqu'un mal de gorge pointe. Un énorme bol de tisane de thym, très concentrée, le jus d'un citron et une grosse cuillère à soupe de miel avalé avant de se coucher. Immanquablement, elle se réveille avec une gorge toute neuve!
Ma grand-mère préparait un sirop épais avec des baies du sureau et un peu de réglisse. la recette s'est perdue, mais je vais essayer de la reproduire. reste à trouver un sureau accessible dans le coin, puisqu'il n'y en a pas dans le jardin!